(A tous les
enfants victimes de la folie des hommes)
Il est entré…
martyr d’un châtiment qu’il n’a pas mérité
Couvert du
sang du père qu’il vient de voir mourir
S’accrochant
au fusil dont il vient d’hériter
Et il est
ressorti, s’engouffrant dans la nuit
Sans
regarder la mère dont le cœur se déchire
Et qui n’a
plus de larmes, et qui n’a plus que lui
Qui sans
dire un seul mot le regardait partir
Vers un
enfer auquel elle ne peut le soustraire
Il a autant
d’années que les doigts des deux mains
Pourtant la
mort le guette… peut-être avant demain…
Car la vie
le rejette vers le feu et le fer
Elle n’a
rien à offrir à ce petit gamin
Auquel tant
de cadavres ont tracé le chemin
Ses yeux
sont pleins de nuit que déchirent des éclairs
Son cœur est froid et dur et ses lèvres se serrent
Sur tant de
mots martyrs que seul son cœur nomme
Ces mots au
nom desquels on a tué tant d’hommes
Tous ces
mots qu’on enchaîne, qui veulent qu’on les délivre
Que la force
et la haine enferment dans les livres
Justice et
liberté … Paix et fraternité…
Qu’il n’a
jamais connus dans sa réalité
Tous ces
mots immolés, défaits par les puissants
Et qu’il
veut faire revivre en leur donnant son sang
Alexander Hakman
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