On
dit toujours « LE silence »
Comme
s'il n'y en avait qu'UN
Pourtant
il est par essence
Hétérogène,
c'est certain
Le
silence qui suit l’offense
Est
plus opaque et plus lourd
Que
celui qui suit l'amour
Il est pluriel, le silence…
C’est
selon les circonstances
que
se fait sa mise en sens
Car
chaque silence nous entraîne
Un
peu comme une mise en scène
Derrière
plusieurs portes closes
Celui
des dunes à l'aurore
Ne
dis pas les mêmes choses
Que
celui d'une ville qui dort
Celui
d'un homme en colère
Peut retentir bien plus fort
Que
le grondement du tonnerre
Parfois,
un silence de mort
Peut
peser beaucoup moins lourd
Que
celui d'une vie austère
Il
y a donc divers silences
Qui
ponctuent notre existence
Certains
parlent à nos mémoires
Ramènent
un rêve oublié
Nous
rappellent certains regards
Evoquent
une vieille amitié
Ressuscitent
nos amours mortes
S’amusent
à rouvrir des portes
Closes
sur nos souvenirs
D’autres
nous séparent du monde
Etouffent
paroles et soupirs
Et
égrènent des secondes
Si
longues qu’elles semblent abolir
Le
temps qu’elles empêchent de fuir
Ces
silences font réfléchir
Ouvrent
nos yeux sur nos failles
Nos
prétentions, nos carences,
Ils
mettent à nu nos entrailles
Sans
aucune complaisance
Mais
quelle que soit leur fréquence
Qu'ils
soient courts ou qu'ils soient longs
Lorsqu’ils
éveillent nos consciences
Les
silences sont parfois d'or
Et
ils sont parfois de plombs
Lorsqu’ils
nourrissent nos remords.
Alexander
Hakman
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